Obéissance VS coopération: le débat qui change tout dans l'éducation canine
- Marine
- 25 mars
- 5 min de lecture

Dans l’éducation canine, on entend souvent dire que le chien doit obéir, qu’il doit écouter, ou qu’il « manque d’obéissance ».
Ces expressions sont devenues presque incontournables, comme si l’obéissance était la seule voie pour construire une relation avec son chien.
Pourtant, l’obéissance est un bien grand mot, chargé de contraintes tant pour l’humain que pour le chien.
Et si, au lieu de ce terme, nous envisagions une autre approche, plus respectueuse et naturelle ?
Ensemble, explorons pourquoi la coopération est une alternative bien plus bénéfique, non seulement pour le chien, mais aussi pour l’humain.
Définir...
L’obéissance:
Fait d'obéir, état de l’individu qui obéit. L'obéissance est l'action de se conformer à un ordre ou une règle imposée par une autorité.
VS
La coopération:
Action de coopérer, de participer à une œuvre commune, contribuer, prendre part à quelque chose.
La différence entre l’obéissance et la coopération réside dans leur essence.
Là où l’obéissance impose une soumission à une autorité, la coopération invite à une participation active et volontaire.
La culture de l'obéissance chez les humains…
Dans notre société, l'obéissance est souvent perçue comme une vertu essentielle.
Dès l’enfance, on nous apprend à suivre les règles : obéir à nos parents, écouter nos enseignants, respecter les lois et les institutions. Cette vision, profondément ancrée, structure nos interactions sociales et est souvent considérée comme le garant de l'ordre et de la stabilité.
Mais cette quête d’obéissance pose problème.
Cette habitude sociétale d'exiger l'obéissance peut parfois étouffer l’autonomie, la créativité et l’esprit critique.
On valorise davantage l’acte d’obéir que la compréhension des raisons derrière une règle ou une demande.
Ce modèle se répercute également sur notre manière d’interagir avec les animaux, et plus particulièrement avec nos chiens.
...et chez le chien un prolongement de nos habitudes humaines
De la même manière que nous valorisons l'obéissance chez les humains, nous avons tendance à l’imposer à nos chiens.
L’idée que « un chien bien éduqué est un chien obéissant » est omniprésente dans notre culture. On s’attend à ce qu’un chien réponde immédiatement à des ordres comme "assis", "couché", ou "au pied", sans forcément se demander s’il comprend ce qu’on lui demande ou s’il y trouve un intérêt.
Cette approche, héritée de la culture humaine de l'obéissance, reflète un besoin de contrôle et de conformité.
Elle repose sur une vision hiérarchique de la relation humain-chien, où l’humain joue le rôle d’autorité suprême. Pourtant, cette dynamique peut engendrer stress, incompréhension, voire conflit, tout comme chez les humains soumis à une autorité excessive.
Mais sans obéissance, comment on fait avec notre chien ?
Une alternative : la coopération plutôt que l’obéissance:
Ici, le chien n’est pas un simple exécutant, mais un partenaire à part entière. L’objectif n’est pas qu’il « obéisse », mais qu’il comprenne les règles et les attentes pour pouvoir y répondre de manière volontaire et naturelle. La coopération se base sur la confiance, la clarté et la cohérence, sans jamais imposer de contraintes inutiles. La clé réside dans la compréhension mutuelle et la coopération.
Au lieu d’imposer des règles avec des ordres, on choisit de guider, d’accompagner et de donner du sens à chaque geste.
L’objectif n’est pas de laisser le chien agir à sa guise au risque de se mettre en danger ou de compromettre la sécurité des autres, mais de lui offrir des règles claires et une communication cohérente, basées sur la confiance et le respect.
Quand un chien comprend ce qu’on attend de lui, il agit naturellement en coopération. Il répond à notre demande, non par peur de la contrainte, mais parce qu’il y trouve un sens et un intérêt.
Et si nous changions de perspective ?
Plutôt que de demander à nos chiens de nous obéir aveuglément, pourquoi ne pas chercher à bâtir une relation basée sur la coopération et la compréhension ?
Cela implique de guider le chien avec patience, de l’aider à comprendre ce qu’on attend de lui, et de le motiver à participer activement.
Dans cette approche, l’objectif n’est pas d’imposer un comportement par la contrainte, mais d’établir un cadre clair et cohérent, où le chien se sent libre d’apprendre et de répondre positivement. On ne dit plus « il doit obéir », mais « il peut comprendre et choisir de collaborer ».
Éduquer un chien, ce n’est pas lui demander d’exécuter des ordres en permanence, mais lui montrer clairement ce que vous attendez.
Et cela passe par :
De la patience : Apprendre demande du temps.
De la cohérence : Si la règle est claire et toujours la même, le chien l’assimilera plus vite.
Une approche bienveillante : Plutôt que de corriger ce qui est « mal », renforcez ce qui est
« bien ».
De la motivation : Un chien motivé est un chien engagé dans l’apprentissage.
Cohérence, encore et toujours
La cohérence est la clé de toute relation harmonieuse, et cela vaut tout autant pour l’éducation de notre chien.
Sans cohérence, il devient difficile pour le chien de comprendre ce qu’on attend de lui. Chaque règle, chaque geste doit être clair et appliqué de manière constante pour qu’il puisse s’y adapter et y répondre en toute confiance.
Dans une relation basée sur la coopération, la cohérence permet de renforcer la compréhension mutuelle. Si nous sommes clairs dans nos attentes et que nous les appliquons de façon régulière, le chien saura exactement ce qu’il doit faire.
Il n’est pas question de lui imposer des ordres, mais de lui offrir un cadre stable et respectueux, où il peut apprendre à coopérer en toute sécurité.
Ainsi, la cohérence dans nos actions, dans nos demandes et dans nos réponses permet à notre chien de se sentir en confiance. Il n’y a pas de place pour l'incertitude ni pour les attentes contradictoires.
Avec de la cohérence, la coopération devient naturelle.
Et oui, pas besoin d’une obéissance stricte pour avoir un loulou attentif, à l’écoute et heureux de répondre à nos demandes avec plaisir et enthousiasme !
Lui demander, pas lui ordonner
La manière dont nous formulons nos demandes joue un rôle crucial.
Un ordre est souvent perçu comme une exigence stricte, un impératif qu’il faut exécuter sous peine de conséquences.
Au contraire, une demande invite à la coopération, encourage la réflexion et permet une réponse plus naturelle et volontaire.
Les mots que nous utilisons ont un impact direct sur notre attitude et nos actions.
Quand on dit que notre chien « n’obéit pas »
Avant de conclure que notre chien “n'obéit pas”, il est essentiel de se poser les bonnes questions:
Lui avons-nous vraiment appris à faire ce qu’on attend de lui ?
L'apprentissage a-t-il été mené de manière claire, progressive et cohérente ?
A-t-il bien compris ce que nous lui demandons ?
Il est aussi important de vérifier sa motivation : est-ce que la récompense ou l'intérêt de la demande est suffisant pour qu’il ait envie de coopérer ?
Parfois, ce fameux "manque d'obéissance" vient de l'absence de compréhension ou d'un apprentissage mal mené, et non d'un problème de “désobéissance”.
Le mot de la fin
Nous pouvons apprendre tout un tas de choses à nos chiens :
Des demandes de base comme assis ou coucher, en passant par des tricks comme le slalom entre les jambes ou des positions comme faire le beau. L’essentiel, c’est de vérifier la manière dont nous avons mené ces apprentissages.
A-t-on pris le temps de guider, de répéter avec douceur et patience ?
Changer un simple mot peut transformer notre perception et notre approche.
En remplaçant le terme obéissance par coopération, nous adaptons nos attentes, ouvrons la voie à une relation plus douce et respectueuse, et privilégions une dynamique basée sur l’échange plutôt que la contrainte.
Ce petit changement de vocabulaire reflète un grand pas vers une relation plus équilibrée.
Il est temps de repenser l’éducation canine traditionnelle, souvent stricte et archaïque, et de laisser place à un vocabulaire plus bienveillant.
Changeons notre approche, transformons notre vision du chien, et offrons-leurs un apprentissage basé sur la confiance et la collaboration.
Alors, prêt(e) à communiquer plutôt qu’à commander ?
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